Une appellation rhodanienne
L’appellation Côte Rôtie est la plus septentrionale de la vallée du Rhône. Son vignoble étend ses 250 hectares sur la rive droite du Rhône, à quelques kilomètres au sud de Vienne, répartis sur les communes d’Ampuis, Saint-Cyr-sur-Rhône et Tupin et Semons. Les vignes s’implantent en terrasses étroites sur des coteaux très pentus exposés au sud, entre 140 et 320 mètres d’altitude, profitant d’hivers tempérés, d’étés chauds et de précipitations relativement régulières.
Côte Brune, Côte Blonde
En Côte Rôtie, on distingue deux terroirs séparés par un ruisseau, le Reynard : la Côte Brune, au nord d’Ampuis, et la Côte Blonde au sud. Selon la légende, ils doivent leur nom au seigneur de Maugiron qui, au Moyen-Âge, aurait partagé ses terres entre ses deux filles, l’une brune, l’autre blonde. Leur origine s’explique plus géologiquement par leurs différences de sols. La Côte Brune est constituée de micaschistes, argileux et riches en fer, tandis que la Côte Blonde est majoritairement composée de gneiss et de sables siliceux et calcaires de couleur plus claire.
L’un des plus anciens vignobles français
Le vignoble de Côte Rôtie a été créé autour d’Ampuis par les Allobroges (70 après J.C.), puis développé par les Romains. D’abord qualifiés de ‘vins viennois’, ses vins jouissent d’une réputation croissante du Moyen-Âge jusqu’à la Révolution, et se dégustent sur les tables princières d’Europe.
A son apogée en 1890 avec une superficie de 300 hectares, le vignoble subit de plein fouet la crise phylloxérique, puis la pénurie de main d’œuvre causée par les deux guerres mondiales et l’exode rural. Malgré la création du marché aux vins d’Ampuis en 1928, puis la reconnaissance de l’AOC en 1940, il ne couvre plus que 40 hectares dans les années 50.
Il ne relèvera la tête qu’à la fin des années 60 avec l’arrivée d’une nouvelle vague de vignerons emmenée par la famille d’Etienne Guigal, figure historique de l’appellation. Aujourd'hui, le vignoble a presque retrouvé sa taille d'origine, avec plus d'une centaine de vignerons et près 40 % de sa production exportée dans le monde entier.
Des vins rouges de caractère
L’AOC Côte Rôtie autorise un seul cépage rouge, la Syrah, qui peut éventuellement être associée (à hauteur maximale de 20 %) au Viognier, cépage blanc faisant la renommée de l’appellation voisine de Condrieu.
Longuement élevés en fûts, les vins de Côte Rôtie sont des rouges racés à la robe soutenue, aux arômes intenses, riches et ronds en bouche. Séduisants dans leur jeunesse, ils possèdent une superbe aptitude au vieillissement qui leur procure une ampleur exceptionnelle. Les vins de la Côte Brune sont denses, puissants et tanniques, tandis que ceux de la Côte Blonde sont plus aromatiques et plus souples.
L’appellation Côte Rôtie, les points clés :
- 250 hectares
- 10 000 hl/an, soit environ 1,3 million de bouteilles
- 100% vin rouge
- 1 cépage rouge, la Syrah
- 1 cépage blanc, le Viognier (20% maximum)