Saumur

Le Saumurois, entre Anjou et Touraine

Au carrefour de l’Anjou et de la Touraine, l’appellation Saumur couvre 2 330 hectares, répartis sur 38 communes du Maine-et-Loire, de la Vienne et des Deux-Sèvres. Le vignoble s’étend autour de la ville de Saumur sur la rive gauche de la Loire, de part et d’autre de son affluent le Thouet, disséminé en îlots sur les coteaux de tuffeau de l’Anjou blanc. Il profite d’un climat océanique tempéré, à l’exception des parcelles éloignées de la Loire aux influences plus continentales en raison des collines du Saumurois qui atténuent les vents d’ouest.

Saumur, un illustre passé

Le vignoble saumurois prend son essor au Xème siècle sous l’influence des communautés monastiques implantées autour de Saumur. Dès le XIIème siècle, Saumur devient une importante place de négoce de vins. Sous la protection du Comté d’Anjou, les vignes prospèrent jusqu’au XVIème siècle, épargnées des ravages de la Guerre de Cent Ans.
La révocation de l’Édit de Nantes en 1685 amorce le déclin de cette capitale protestante, provoquant l’émigration des deux tiers de sa population et la ruine d’une grande partie de ses viticulteurs. La ville ne se relèvera qu’à partir de 1763, avec l’installation d’un régiment de carabiniers, qui conduira cinquante ans plus tard à la création d’une école de cavalerie, ancêtre du prestigieux Cadre Noir.
La production de vins mousseux se développe à partir de 1820 sous l’impulsion de Jean-Baptiste Ackerman, jeune viticulteur bruxellois qui sera le premier à appliquer la méthode traditionnelle aux vins blancs du Saumurois. Déjà dévasté par le gel de 1709 et la Guerre de Vendée sous la Révolution, le vignoble est à nouveau détruit par le phylloxera à la fin du XIXème siècle et mettra plus de vingt ans à se reconstituer.
Reconnue en 1936 pour les vins blancs et rouges, l’AOC Saumur intègre depuis 1976 les vins mousseux produits sous l’appellation Saumur Brut depuis 1957, ainsi que les rosés initialement Cabernet de Saumur en 2016. Les vins rouges d’une quinzaine de communes bénéficient depuis 2008 de la dénomination géographique complémentaire Puy-Notre-Dame.

Des vins tranquilles et effervescents

Les vins de Saumur sont principalement issus de deux cépages identitaires du Val de Loire : le Chenin, seul cépage autorisé pour les vins blancs, et le Cabernet Franc, qui peut être complété de Cabernet Sauvignon et/ou de Pineau d’Aunis pour l’élaboration des rouges et des rosés.
Ils donnent naissance à une large palette de vins dans les trois couleurs, avec une majorité d’effervescents. Blanc ou rosé, le Saumur mousseux est doté d’une bulle fine et persistante, harmonieusement intégrée à la matière. Le Saumur rouge est aromatique et fruité, relevé de notes florales (pivoine, violette) et épicées (réglisse). Empreint des notes typiques accordées par le tuffeau, le Saumur blanc allie vivacité et minéralité. Le Saumur rosé offre une fraîcheur ronde et gourmande, aux arômes de fruits rouges et exotiques.

L’appellation Saumur en quelques chiffres :

• 2 330 hectares
• 128 000 hl/an (17 millions de bouteilles)
• 61% de vins effervescents
• 20% de vins rouges, 15% de vins blancs, 4% de rosés